L'HISTORIQUE DU 30ème BATAILLON DE CHASSEURS
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 LINGE EN COURS

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Thierry GUYON
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Thierry GUYON


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MessageSujet: LINGE EN COURS   LINGE EN COURS Icon_minitimeVen 28 Nov 2008 - 2:15

LE LINGE

Objectifs de l’attaque du 20 juillet :

L'attaque doit être menée par la 3ème Brigade de Chasseurs. Le colonel BRISSAUD-DESMAILLET répartit ses forces ainsi :
- le 22ème B.C.A à droite a comme objectif le Barenkopf
- les 14ème et 54ème B.C.A et deux compagnies du 30 à gauche doivent s’emparer successivement de la lisière du bois du Linge, de la crête du Linge et du Schratz. Au nord de la grande carrière
- au centre, le 30 et le 70ème B.C.A ont pour mission de soutenir les attaques gauches et droites puis de s’emparer de La Courtine et de petites carrières du Schratz.

Cette dernière attaque sera déclenchée lorsque les attaques d’ailes auront suffisamment progressées pour inhiber les flanquements ennemis du Linge et du Barenkopf.


study Histo 90


Le 20 juillet, à 3 heures du matin, le Bataillon est en place dans ses parallèles, sur le glacis nu dans le dispositif suivant :

En première ligne :
les 1ère et 2ème compagnies assurant le soutien du 54ème bataillon sont disposées à gauche des fermes Combe, face à la lisière sud du bois du Linge, la compagnie BERTRAND à gauche, face à la lisière sud du bois du Linge ; elle ne voit rien de l'organisation ennemie parfaitement masquée par le bois intact. Compagnie BERGE à droite, face à la petite carrière du Schratzmännele qu'elle voit gardée par les larges réseaux et les solides blockhaus. Elles ne voient rien de l’organisation ennemie parfaitement masquée par le bois intact
- en réserve et en arrière, les 4ème et 6ème compagnies.

L'attaque prévue pour 9 heures et retardée à cause de la préparation d'artillerie visiblement insuffisante, est enfin décidée pour 14 heures. Les vagues sont d'un peloton dans chaque compagnie d'attaque.
Le lieutenant MAGNE, à la tête de la première vague de la compagnie BERTRAND, entre sous bois ; il est arrêté aussitôt par un épais réseau, des tranchées intactes fortement occupées, des blockhaus ignorés où des mitrailleuses se révèlent.
La deuxième vague, avec le capitaine, est criblée de balles dès qu'elle débouche ; le capitaine est tué, le sous-lieutenant RICHELET grièvement blessé ; ce qui reste debout rejoint la vague MAGNE. La compagnie perd quatre-vingt-quinze hommes en un instant.

A droite, la première vague de la compagnie BERGE, précédée du clairon SYMIAN-MERMIER sonnant la charge l'arme à la bretelle, atteint les défenses accessoires qui bordent la route du Hohneck et le Schratzmännele ; toute l'organisation intacte ne peut être franchie.

La deuxième vague, mitraillée dès le départ, rejoint très diminuée ; les pertes sont vite considérables :
Sous-lieutenant SIMONNEAU et BLANCHON tués ; lieutenant COLONNA blessé ; l'adjudant MAITRE, une jambe brisée, crie aux Chasseurs qui veulent le penser : "Ne vous arrêtez pas ! En avant ! Marchez !"
Les caporaux GAVEYRON et GADANT, mortellement blessés, crient : "En avant ! Vive la France !"

Le commandant lance en renfort deux sections de la compagnie WEILL ; sous un feu terrible qui les prend dès la sortie de la parallèle, elles avancent avec un entrain et un ordre magnifiques. Les deux chefs de section, sous-lieutenants MICHEL et BOURGALAY, sont tués ; ce qui ne tombe pas renforce la 5ème.

study Christian


Le général MESSIMY entre dans Colmar

Puis le lieutenant-colonel MESSIMY arrête l'attaque ; il commande le groupe 30ème-70ème depuis quelques temps, il a vu tout le combat, il sait qu'il vaut mieux garder pour de meilleurs occasions tant de vaillants prêts à se sacrifier. Toute liaison est impossible avec nos vagues parties ; elles continuent la terrible lutte.

- A gauche, le lieutenant MAGNE se multiplie, risque cent fois d'être tué, presque tous ses cisailleurs sont tués avec leur vaillant chef, le sergent-major MASCRE.
- A droite, le capitaine BERGE, très douloureusement blessé à la tête, son sac tyrolien criblé de balles, rampe le long des réseaux, cherche en vain une brèche. Il n'y en a pas sur tout le front du bataillon. Il essaie d'employer les cisailleurs ; toute l'équipe du caporal FAFOURNOUX est mise hors de combat et FAFOURNOUX, dont la bravoure est célèbre, est tué ; tous les cisailleurs du caporal MAMESSIER sont tués, lui-même est blessé.

La rage au cœur, des Chasseurs se dressent et, debout contre l'infranchissable réseau, fusillent les créneaux ennemis ; le Chasseur LIOGER ne cesse que lorsqu'une quatrième blessure lui enlève un oeil ; le Chasseur RECOURA, blessé est un des rares survivants de cet acte d'héroïsme exaspéré.

Vers 18 heures les éléments du bataillon de droite refluent ; sous la fusillade qui redouble, sous les rafales de mitrailleuses qui viennent de trois côtés, l'héroïque capitaine BERGE se retranche avec les neuf hommes valides qui lui restent : le caporal GUIFFRAY, les Chasseurs ROGNIN, LASSAUZET, BENEZET, PARET, GOURCEROT, VIDAL, FAUCHEUX, CAUHAPE.
La nuit venue, les débris des compagnies d'attaque sont relevés par les compagnies réservées du 70ème B.C.A sur là ligne atteinte, le bataillon se réorganise.
L’attaque sur le Linge et les carrières du Schratz. est confiée à la 3ème brigade de Chasseurs (14ème, 30ème et deux compagnies du 70ème B.C.A). compagnies MARION et DE FABRY en tête.
Elle constitue en une attaque principale dirigée par le lieutenant-colonel MESSIMY sur la crête du Linge et une attaque secondaire de deux compagnies du 70ème B.C.A sur la carrière.
L'assaut est donné d'un bel élan à 10 h 30 ; la préparation d'artillerie est tout aussi efficace que le 20 sur les organisations invisibles. Le 30 gravit les pentes raides et rocailleuses du bois du Linge, cheminant par le passage que le 14ème bataillon a réussit à forcer le 20, 1ère compagnie (MARION) et 2ème compagnie (de FABRY) en tête.



study Christian


Effets de marmitages sur la forêt Vosgiennes

Au prix de dures pertes : lieutenant GIACCOMONI tué ; capitaine MARION et DE FABRY, lieutenants DOLIGEZ, BOISSIERE et MERLE blessés, les compagnies atteignent sans pouvoir les franchir les réseaux intacts devant lesquels les mitrailleuses des imposants blockhaus croisent leurs feux.
Les cisailleurs de l'intrépide caporal BROUILLARD réussissent seuls à faire une étroite brèche, elle ne peut être utilisée.
Arrive le lieutenant-colonel MESSIMY ; plaqué contre le réseau, il examine les blockhaus ,juge inutiles de nouveaux sacrifices sans action d'artillerie plus efficace, et donne les ordres d'installation.
On s'organise sous le bombardement plus nourri de jour en jour ; les nuits sont fort agitées ; les fusées font un feu d'artifice ininterrompu : la fusillade s’allume pour un rien, s'étend à toute la ligne, se renforce de l'éclatement des pétards, les échos retentissent d'un vacarme assourdissant.
Les patrouilles sont très actives de part et d'autre; une nuit l'une d'elles tente d'enlever le Chasseur GUILLOT, en sentinelle ; vigoureux et vaillant, il assomme à coups de crosse le Bavarois qui veut le terrasser ; le reste s'enfuit.

- Le 26, l'organisation ennemie a pu être reconnue, nouvelle attaque de la crête. La brume s’étendant toujours sur tout le front, l’attaque envisagée sur le Linge et sur le Collet doit être menées par les 14ème et 30ème B.C.A
Le Bataillon est réparti en deux groupes :
- un groupe offensif face à l’est sous les ordres directs du commandant BOUQUET et comprenant les 1ère, 4ème. 6ème compagnies, objectif le Linge
- un groupe de soutien face au nord-est sous le commandement du capitaine DONADIEU avec les 2ème, 3ème et 5èmecompagnies

La préparation d'artillerie commence à 13 heures ; les 75 traitent les fils de fer mais ils sont impuissants contre les blockhaus couvert d'une triple rangée de troncs de gros sapins. Les 155 interviennent à partir de 15 h 45. L'attaque est fixée à 17 h 45 ; compagnie DELABORDE (6ème) en tête, puis compagnie WEILL (4ème) qui se rabattra à gauche.

La section BULLIARD part un peu avant l'heure fixée, arrive sur la tranchée du sommet en même temps que nos derniers gros obus, l'enlève avec son blockhaus.

La 6ème compagnie dépasse la tranchée allemande et la crête de 20 mètres puis se retranche. Quand la compagnie WEILL arrive, la garnison du blockhaus de gauche s'est ressaisie et sa mitrailleuse tire sans arrêt ; trois sections chargent le blockhaus, l'entourent, s'en emparent de haute lutte ; les grenadiers ont dû passer des pétards par les créneaux pendant le tir de la mitrailleuse.
Toute la crête est à nous ; le sous-lieutenant DUPIN est tué en parcourant le nouveau front.
Une vive contre-attaque à 21 heures ; elle arrive à courte distance, les pétards la dispersent ; le sous-lieutenant BULLIARD est tué.

study CHRISTIAN

- Le lendemain 27 juillet, le bataillon passe une dure journée sur cette crête conquise au prix de tant d'efforts ; il subit un très violent bombardement ; le capitaine DELABORDE et le sous-lieutenant CORSEL sont tués, le sous-lieutenant TIVOLLE très grièvement blessé.
- Le 28, le bataillon, exténué, est envoyé en soutien au bas du Linge, à la lisière Ouest ; pendant huit jours, il n'a pas à intervenir dans les combats livrés sur la crête par les nouveaux bataillons arrivés.
- Le 2 août, le colonel BRISSAUD-DESMAILLET reçoit la direction de l’ensemble des attaques sur le Linge et Schratz. Afin d’assurer une meilleure coordination des efforts trop dispersés au cours des activités des derniers jours.
- Le 4 août, le colonel BRISSAUD-DESMAILLET répartit les 11 bataillons sous ses
ordres en 3 groupes :

- groupe de droite : 15ème et 11ème bataillons
- groupe du centre : 5ème bataillon et deux compagnies du 54ème bataillon
- groupe de gauche : 106ème et 126ème bataillon et 7ème bataillon du 359° R.I
En réserve : 14ème et 30ème bataillon, deux compagnies du 54ème, et une compagnie du 27ème bataillon.

A 9 h 20, un bombardement d'une violence encore connue commença ; les rafales de 74, 77 et 105 arrivent sans discontinuer ; les 150 et 210 hachent les gros sapins ; sur la crête, sur un front de 200 mètres; les mines de 170 et de 210 pleuvent à six cents par heure ; le soir, le beau bois du Linge n'existe plus.
Les allemands attaquent à 18 heures ; ils prennent pied dans les tranchées où le terrible bombardement écrase deux jeunes bataillons déjà très éprouvés. Le bataillon accourt. A droite, la 2ème reprend des éléments de la crête ; le sergent FAURE y reste toute la nuit avec une poignée de Chasseurs, encadrés par des Allemands ; sa ténacité est récompensée, l'ennemi lui cède toute la place au petit jour.

Au centre, le capitaine BERGE ne peut tout reprendre ; sa compagnie a dix-sept hommes et en perdra cinq ; le Chasseur REVOL va faire un barrage en sacs à terre à 10 mètres de l'ennemi ; un combat à la grenade donne un nouveau gain ; au jour un tapis de cadavres gris et verts témoigne de l'ardeur de la lutte livrée par cette poignée de vaillants.
A gauche, le compagnie DONNADIEU (5ème) ne peut tout reprendre un blockhaus perdu ; elle se bat cependant avec acharnement, sous l'impulsion de son ardent capitaine ; elle arrive au corps à corps ; quatre ou cinq de ses Chasseurs disparaissent au milieu des Allemands, ils reviennent bientôt, après avoir furieusement joué de la baïonnette.

- Le 6 août, le bataillon retourne à Plainfaing ; quinze jours de combats acharnés lui ont coûté 199 tués, 513 blessés évacués.
- Le 22 août, la 129ème division s’est emparée du Schratz. ; le haut commandement d décide d’arrêter l’offensive des Hautes Vosges et d’organiser le front tenu. La reconquête des sommets du Linge et du Barenkopf sera faite au moyen d’opérations de détail, dès que les circonstances seront favorables.

Les premières permissions commencent ; le bataillon bientôt recomplèté ira à de nouveaux combats, encore plus ardent, fier des efforts donnés, plus fort de l’expérience acquise.

Une citation à l'ordre de l'armée est la belle récompense de sa vaillance.
LINGE EN COURS 757641Ordre_de_l__Armee
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