COMBAT DE GUNSBACH
Le 19, ordre d'attaquer par la rive Nord de la Fecht pour faciliter le débouché d'autres corps qui agissent par la vallée
Wasserburg, Sultzbach.
Les compagnies
MANICACCI et
BANELLE sont en avant-garde. Sous la fusillade, sous de nombreux gros obus, elles progressent lentement dans un terrain extrêmement difficile, pentes escarpées coupées de hauts talus, fourrés très épais de genêts et de broussailles.
La compagnie MANICACCI est bientôt prise à partie par un bataillon ennemi ; elle se cramponne sans faiblir, tient pendant plusieurs heures au prix de pertes sensibles ; le lieutenant
GONNET est tué ; un deuxième bataillon débuche sur elle quand la compagnie
DE FABRY vient la soutenir.
La compagnie BANELLE, soutenue par la compagnie TOUCHON, a aussi son dur combat ; mais elle progresse, se faufile dans les épais fourrés, arrive près d'une batterie de 150 ; elle extermine le soutien de la batterie et une partie de son personnel. Vers 15 heures, un troisième bataillon ennemi sort de
Gunsbach, se glisse le long de la voie ferrée, commence un mouvement tournant très dangereux pour nous ; la section de mitrailleuses et la batterie
LE MASSON viennent de trouver de bons emplacements, elles le prennent à partie, lui causent rapidement de dures pertes, le font refluer en désordre.
Ce reflux amène le recul de toute la ligne ennemie ; la poursuite commence, énergique, gênée par les hautes vignes et leurs fils de fer. C'est presque le corps à corps par instants ; l'adjudant
LAGRANGE abat d'un coup de revolver un Allemand qui vient de le blesser deux fois.
Le bataillon est à 20 heures à
Wihr-au-Val, au débouché de la vallée de
Sultzbach ; sa mission est bien remplie ; il a mis en déroute le
121ème régiment wurtembourgeois en entier, des fractions des
123 et 124ème régiments, et avancé de plus de 6 kilomètres.
Il reçoit le lendemain les félicitations suivantes : " Le général commandant le détachement s'empresse d'adresser toutes ses félicitations au lieutenant-colonel GOYBET, commandant le 30ème bataillon de chasseurs, et à ses braves troupes pour leur succès d'hier contre un ennemi très supérieur en nombre."
Lieutenant-colonel GOYBET
Vigoureusement talonné de toutes parts, l'ennemi continue à céder ; le bataillon est le 20 à
Waldbach, le 21 à
Türckheim.